Histoire

635 - 1167

Le Moyen Age

            En 635, le nom de Clamecy apparaît pour la première fois dans un document écrit : celui de la donation de l’évêque saint Pallade d’Auxerre à l’abbaye de Saint-Julien d’Auxerre de la « terre de Clamecy ». Les moines s’installent sur l’éperon rocheux protégé par l’Yonne et le Beuvron et assainissent les terres marécageuses qui l’entourent.

Au IXe ou Xe siècle, cette configuration géographique n’échappe pas à l’œil stratégique et militaire des comtes de Nevers qui fortifient une partie de l’éperon et construisent un château à proximité de l’église paroissiale.

            En 1075, le vicomte Guy fonde un collège de 8 chanoines. L’église paroissiale prend alors le nom de collégiale.

Vers le XIe siècle, les comtes de Nevers établissent dans la cité leur atelier monétaire, rue de la Monnaie. Ces monnaies avaient cours jusqu’en Flandre et leur fabrication a sans doute favorisé les activités locales.

            À la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle, débute la construction de la collégiale actuelle. Une nouvelle enceinte, longue de 2 km, renforcée de 18 tours et percée par 3 portes, entoure tout l’éperon rocheux. Deux faubourgs vont se développer : le faubourg de Beuvron et le faubourg de Bethléem près de l’Yonne.

Pourquoi Bethléem ?

En 1167, le comte de Nevers alors en croisade fait don à l’évêque de Bethléem en Palestine du premier hôpital de Clamecy, au cas où lui ou l’un de ses successeurs soit chassé de Terre sainte. C’est ce qui arrive, et l’évêque de Bethléem vient à Clamecy prendre possession de ses terres, situées près du pont franchissant l’Yonne. La papauté lui donnera des successeurs jusqu’au Concordat de 1801, si bien qu’une cinquantaine d’évêques de Bethléem ont exercé leur ministère à Clamecy.

 

Clamecy cité médiévale

      La plupart des maisons à pans de bois du centre ancien ont été construites à la fin du XVe siècle et au début du XVIe . C’est aussi durant cette période que la collégiale, dédiée désormais à saint Martin, est achevée.

Le blason

La description de ce blason, ou sa grammaire, est la suivante : d’azur semé de billettes d’or sans nombre, au lion de même, armé et lampassé de gueules, brochant sur le tout.

     Le premier qui porta ce blason et l’utilisa sur son sceau est sans doute Guillaume IV (1130-1168), comte de Nevers et d’Auxerre et seigneur de Clamecy. C’est pourquoi les villes d’Auxerre, de Clamecy et de Nevers possèdent le même blason.

   Au XIIIe siècle, les sceaux de la prévôté de Clamecy comportaient un écu semé de billettes au lion brochant. Deux exemplaires, de 1286 et de 1296, en sont connus. Ce blason fut utilisé par la ville de Clamecy jusqu’à la Révolution française, qui proscrivit en 1790 l’usage des armoiries. Par décret du 17 mai 1809, Napoléon autorisa les villes à reprendre des blasons.

  De nos jours, le blason est toujours visible à Clamecy, où il orne plusieurs bâtiments municipaux : l’hôtel de ville, le portail de la médiathèque ou celui du parc Vauvert.

Les temps modernes

Clamecy, capitale du flottage du bois

La ville va ensuite se métamorphoser grâce à une nouvelle activité économique, dont elle sera le centre administratif jusqu’au début du XXe siècle. Il s’agit du flottage qui permettait d’alimenter Paris en bois de chauffage et de four avec des bûches venant du Morvan au fil de l’Yonne.

Au début du XVIè siècle, l’épuisement des forêts en région parisienne oblige la capitale à se tourner vers le Morvan pour s’approvisionner en bois de chauffage. Le bois, coupé en hiver, est vendu à la Toussaint suivante à des marchands dont la marque est martelée aux deux extrémités des bûches. Il est ensuite jeté dans les ruisseaux. C’est le « petit flot ». On parle alors de « flottage à bûches perdues ». Arrivé vers l’Yonne, il est sorti de l’eau et empilé provisoirement pour y être jeté au printemps suivant : c’est le « grand flot ». Parvenu aux abords de Clamecy, le bois est tiré de l’eau, trié par marque et empilé dans les ports par les ouvriers flotteurs, où il est revendu à des marchands de bois de Paris. Les bûches sont ensuite liées de façon à former des « trains », radeaux de bois atteignant jusqu’à 75 m de long qui descendent l’Yonne puis la Seine.

L'organisation du flottage

Les quantités de bois transporté ne cessent d’augmenter et le flottage est à son apogée à la fin du XVIIIè siècle. Son déclin s’amorce au cours du XIXè siècle avec le transport par péniche et l’avènement du charbon qui supplée le bois de chauffage. Le dernier demi-train de bois part de Clamecy en 1876, et le dernier « grand flot » arrive à Clamecy en 1923.

la vie des flotteurs

« Beyant », le quartier des flotteurs

Les flotteurs habitaient dans les faubourgs, notamment celui de Bethléem dit « Beyant », sur la rive droite de l’Yonne. Les maisons, petites et basses, avec de petits jardins attenants, étaient imbriquées les unes dans les autres et desservies par d’étroites ruelles. L’habitation, simple et modeste, comportait généralement 2 pièces : une cuisine avec un poêle, une chambre où dormaient parents et enfants, et un grenier.

Les « trains » étaient assemblés et convoyés jusqu’à Paris par un flotteur. Les pertuis étaient franchis de jour comme de nuit. A l’issue d’un périple de 11 jours, le flotteur rentrait à Clamecy à pied. Ce voyage enrichissant a permis à la communauté des  flotteurs d’établir un contact permanent avec les milieux populaires des villes traversées et de se retrouver très souvent à la pointe des combats ouvriers, notamment lors du coup d’État du 2 décembre 1851. Le dernier « train » parti, c’était la morte saison jusqu’au grand flot suivant. Les ouvriers connaissaient une période de chômage en été.

Periode de chômage

Les joutes nautiques

Ils s’affrontaient lors de joutes nautiques dont le vainqueur, le « roi sec », devenait le chef des flotteurs pour l’année. Cette tradition est perpétuée chaque année le 14 juillet.

Les flotteurs s’installent près de leur lieu de travail et le quartier situé sur la rive droite de l’Yonne se développe. Clamecy va sortir de ses fortifications qui disparaissent peu à peu.

Le canal du Nivernais, construit de 1784 à 1841, traverse la ville. Pour des raisons de salubrité et de navigation, cette portion est comblée définitivement en 1902. La ville prend alors l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui.

Clamecy peuple de résistants

2 décembre 1851 une date clef pour la Ville de Clamecy

Le 10 décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, est élu pour 4 ans président de la République avec 74% des voix. Souhaitant effectuer un second mandat, il demande à l’assemblée législative de modifier la Constitution, ce qu’elle refuse.
Louis-Napoléon Bonaparte prépare alors un coup d’État : le 2 décembre 1851, il dissout l’assemblée législative. Paris se soumet mais des insurrections éclatent en province.

Le 4 décembre, Clamecy décide de défendre la République menacée et de résister par la force. Le lendemain, les insurgés s’emparent de la mairie et de la prison où étaient incarcérés des opposants au pouvoir. Ils restent maîtres de la ville jusqu’au 8 décembre. Le pouvoir réagit et envoie l’armée, qui procède à des centaines d’arrestations.

Des commissions militaires désignent parmi les prisonniers ceux qui seront déportés en Algérie ou à Cayenne. Elles défèrent les chefs de l’insurrection devant un conseil de guerre, qui prononce notamment 6 condamnations à mort, 46 déportations, 10 condamnations aux travaux forcés. Puis est créée une commission mixte de la Nièvre, comportant des civils et des militaires, qui décide sans débat public du sort de 1500 personnes. 800 sont condamnées à la déportation en Algérie ; d’autres sont placées en résidence forcée dans leur propre localité ou dans un lieu plus éloigné.

la colonne

Sur les hauteurs du Crot-Pinçon à Clamecy, un monument commémoratif, que les Clamecycois appellent « La Colonne », est inauguré le 21 septembre 1884 pour garder le souvenir de la résistance au coup d’État du 2 décembre 1851. Clamecy commémore régulièrement les évènements de 1851 par le « Festival Résistance » organisé au début de décembre. La Société Scientifique et Artistique de Clamecy conserve pour sa part des documents historiques sur la résistance au coup d’Etat.

Sous le second empire et la IIIe République

Clamecy, s'agrandit

L’enseignement est à l’honneur avec la construction des écoles, de la salle d’asile, du collège et de l’école primaire supérieure de jeunes filles.

1868 L’arrivée du chemin de fer modifie le paysage avec l’ouverture de l’actuelle avenue du Général-Leclerc.

1894 Une usine chimique de carbonisation du bois est fondée à Clamecy. Elle devient en 1922 la SPCC (Société des Produits Chimiques de Clamecy) et s’agrandit au cours des trente années suivantes, jusqu’à se déployer sur 40 hectares et faire vivre 500 personnes (cité ouvrière, stade, casino, colonie de vacances…).

Le XXe siècle est marqué par la construction de l’église Notre-Dame de Bethléem, de l’hôpital et par l’acquisition du parc Vauvert et de son château, aujourd’hui occupé par l’espace social. L’envie de mieux vivre, dans le domaine du logement, de l’éducation et des loisirs pousse la ville à créer deux nouveaux quartiers : Beaugy et la Ferme Blanche.

La Ville de Clamecy remercie chaleureusement la SSAC (Société Scientifique et Artistique de Clamecy) pour son travail de restitution de notre histoire.

Clamecy et ses illustres...

Ecrivain prix Nobel de Littérature - 1966 - 1944

Romain Rolland

Romain Rolland naît à Clamecy le 29 janvier 1866, 4 rue de l’Hospice, dans la maison de ses parents. Son père, Émile Rolland, est alors clerc de notaire. Il reprend l’étude notariale de son beau-père en 1869 et assume à partir de 1870 les fonctions d’adjoint au maire de Clamecy. Émile Rolland et ses parents sont originaires de Brèves, village proche de Clamecy, où Romain Rolland enfant rend souvent visite à sa grand-mère. Le grand-père maternel de Romain Rolland, Edme Courot, a été notaire à Clamecy ; en 1876, il est l’un des fondateurs de la Société Scientifique et Artistique de Clamecy. 

Le futur écrivain passe ses quatorze premières années à Clamecy, où il accomplit d’excellentes études au lycée de la ville. Il évoqua plus tard de manière romancée cette période de sa vie dans le chapitre «Antoinette» de son livre Jean-Christophe. En octobre 1880, la famille Rolland déménage à Paris, afin que Romain Rolland puisse fréquenter les meilleurs établissements. Reçu à l’École normale supérieure en 1886, agrégé d’histoire en 1889, il séjourne à l’École française de Rome de 1889 à 1891. De retour à Paris, il donne des cours d’histoire de l’art à partir de 1895, et d’histoire de la musique à partir de 1902 ; il enseigne cette matière en Sorbonne à partir de 1904.

Cette brillante carrière ne fait pas oublier à Romain Rolland sa ville natale. En 1901, il adhère à la Société Scientifique et Artistique de Clamecy et fournit alors des contributions au bulletin annuel de cette association. Il multiplie, au profit de la bibliothèque de cette société, les dons d’ouvrages et de manuscrits, « ceux qui sont de nature à intéresser un jour ou l’autre les historiens de notre petite cité ».

De 1904 à 1912, Romain Rolland publie les parties successives de son roman fleuve, Jean-Christophe, qui connaît le succès. Après cette longue entreprise, l’écrivain travaille en 1913 à un petit roman, Colas Breugnon, qui met en scène un menuisier imaginaire de Clamecy en 1616. Pour se documenter, Romain Rolland fait en  septembre 1913 un voyage en Bourgogne, au cours duquel il revient à Clamecy. Il visite le musée, effectue des promenades à pied en passant par Brèves, Villiers-sur-Yonne, Cuncy, lieux auxquels sont attachés ses souvenirs d’enfance. Il observe les flotteurs de bois de Clamecy et écrit à leur propos, dans Colas Breugnon :

« Ils resteront dans son histoire, sa noblesse aux rudes mains, et je ne veux pas qu’on dise qu’ils furent des coquins. »

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Romain Rolland se trouve en Suisse. Il condamne le conflit, dans lequel il voit une « faillite de la  civilisation ». Il lance alors son appel pacifiste Au-dessus de la mêlée, qui est mal perçu en France.

 Le 13 novembre 1916, l’Académie suédoise lui décerne le prix Nobel de littérature de l’année 1915 pour l’ensemble de son œuvre. Il consacre le montant du prix à des œuvres de bienfaisance et en verse une partie au bénéfice des plus démunis de Clamecy et de Brèves.

En 1919, Romain Rolland publie sa Déclaration de l’Indépendance de l’Esprit. Dans l’entre-deux-guerres, il vit en Suisse, à Villeneuve. Condamnant les dictatures de Mussolini et d’Hitler, Romain Rolland prend la défense de l’U.R.S.S. Il publie de nouveaux ouvrages, comme L’Âme enchantéeGoethe et Beethoven, et il entretient un réseau de correspondances avec les plus grands penseurs de son temps. Gandhi vient le rencontrer en décembre 1931 à Villeneuve.

Ces préoccupations de l’écrivain ne lui font pas perdre de vue Clamecy. Il a écrit en 1926 : «J’aime profondément ma petite patrie nivernaise ; je l’aime, si je puis dire, charnellement (ce qui n’est pas la moins puissante façon d’aimer) ; je sens que mon corps est fait de cette terre et de cette lumière».

En 1933, il offre à la Société Scientifique et Artistique de Clamecy un coffre-fort pour abriter les documents les plus précieux de cette association et du musée. En août 1936, à l’occasion d’un voyage en Bourgogne, il vient à Clamecy, où il est reçu par la municipalité, qui a donné le nom de Romain Rolland à la rue où s’élevait sa maison natale. L’écrivain revoit d’ailleurs cette maison, qui a été transformée en dispensaire. En 1937, lorsqu’il décide de quitter Villeneuve pour s’installer à nouveau en France, il envisage d’acquérir une demeure dans la Nièvre, et achète finalement une maison à Vézelay, dans l’Yonne, où il s’installe définitivement en 1938.

À partir de 1939, il se désengage de la lutte politique et consacre ses dernières années à ses œuvres ultimes : Le Voyage intérieur ; La Cathédrale interrompue ; Péguy. Il assiste, à Vézelay, à la Seconde Guerre mondiale, à l’Occupation et à la Libération. Il consigne ce qu’il voit et ce qu’il entend dans son Journal, publié en 2012. Romain Rolland meurt à Vézelay le 30 décembre 1944. Ses obsèques religieuses ont lieu le 2 janvier 1945 à Clamecy, où il est d’abord inhumé, avant d’être transféré en 1946 au cimetière de Brèves, comme il l’avait souhaité.

Le musée de Clamecy est installé en partie dans la maison natale de Romain Rolland, ce qui lui a valu le label Maisons des Illustres. L’établissement consacre à l’écrivain une salle où des livres, du mobilier et des souvenirs de l’auteur sont exposés de manière à la fois chronologique et thématique. Un point audio permet aussi d’entendre la voix de l’écrivain.

Navigateur - 1943 - 1978

Alain Colas

Le 16 novembre 1978, Alain Colas envoie son dernier message radio : « Manureva et moi faisons bonne route. Salut à toute l’équipe

Il est, avec Eric Tabarly, l’une des grandes figures de la voile française.

Pourtant rien ne prédisposait cet enfant de Clamecy à un destin aussi exceptionnel. Il naît le 16 septembre 1943, place de Bethléem à Clamecy. Son père, Roger Colas, dirige la faïencerie de la ville. Alain Colas passe son enfance à Clamecy, jusqu’en sixième.

En 1961, il part à Dijon suivre des études d’anglais, qu’il poursuit à Paris, à la Sorbonne. A Clamecy, où il revient régulièrement, il crée en 1963 le club de canoë-kayak. Il y puise un goût de la compétition, un talent d’organisateur, et forge ses capacités à mener ses projets à leur terme.

En janvier 1966, il s’embarque pour Sidney, en Australie, où il devient, à vingt-deux ans, lecturer à l’Université. Il y enseigne le français. Malgré l’éloignement, Alain Colas reste très uni à sa famille de Clamecy.

C’est dans la baie de Sydney qu’Alain Colas découvre la voile et la passion de la course au large.

En 1967, il rencontre Eric Tabarly, qui dispute la course Sydney-Hobart.

Il se lance un nouveau défi : le premier tour du monde en solitaire sur un multicoque. Pen Duick IV modifié, « cap-hornisé », est rebaptisé Manureva. Parti de Saint-Malo le 8 septembre 1973, Alain Colas franchit le cap Horn le 3 février 1974. Il arrive à Saint-Malo le 28 mars 1974, battant de 32 jours le record du tour du monde en solitaire détenu par Sir Francis Chichester.

Journaliste, conférencier, réalisateur de films, écrivain, il est de tous les challenges, de toutes les solutions nouvelles. Le premier, il s’appuie sur les médias et les sponsors pour mener à bien ses aventures océaniques.

Le nouvel objectif que se fixe le navigateur est de participer à la transatlantique de 1976 sur un gigantesque bateau de sa conception.

 

En 1978, Alain Colas participe à sa dernière course, sur Manureva, en prenant à Saint-Malo le départ de la première route du Rhum. Son dernier message, dans lequel il signale qu’il fait bonne route, date du 16 novembre 1978. Il était en tête de la course mais la tempête a raison de ce marin d’exception. Manureva et Alain Colas entrent alors dans la légende.

Pamphlétaire journaliste et romancier - 1801 - 1844

Claude Tillier

Pamphlétaire redoutable sous Louis-Philippe, journaliste et romancier, il décide de « dire de la société autant de mal qu’elle lui en a fait ».

Agitateur d’idées, né à Clamecy, rue des Moulins, le 11 avril 1801, Claude Tillier a marqué son époque. Il revient à Clamecy après ses études pour fonder une école privée, mais il doit partir pour effectuer son service militaire. Revenu en Nivernais, il reprend ses activités de maître d’école. De plus, il ouvre des cours du soir pour adultes, ce qui est extraordinaire pour l’époque. Nommé au collège, il démissionne deux ans plus tard et retrouve son statut d’instituteur privé. A la même période, il devient journaliste (Claude Tillier avait une très haute idée du rôle de journaliste et de maître d’école) et fonde un journal d’opposition « L’Indépendant », qui paraît peu de temps, contré par la puissante bourgeoisie locale.

Ses idées républicaines, ses satires assassines lui valent bien des ennemis et peu à peu, il perd ses élèves : ne lui resteront que les enfants de flotteurs, les classes les plus pauvres, ceux qu’il ne fait pas payer.

La misère lui fait quitter Clamecy pour Nevers en 1841.

Là, il commence sa carrière de journaliste et de pamphlétaire polémiquant aussi bien sur l’évêque de Nevers que sur le député royaliste de Clamecy.
Il devient rédacteur en chef de « L’Association », journal d’opposition auquel il donne un caractère littéraire en publiant sous forme de feuilleton ses deux romans : « Mon Oncle Benjamin » et « Belle-Plante et Cornélius ». Malade, il meurt à Nevers le 12 octobre 1844.

« Mon Oncle Benjamin », roman alliant l’humour à la polémique a été adapté au cinéma et tourné dans les Vaux d’Yonne avec pour principal interprète le célèbre Jacques Brel. Vous ne manquerez pas de découvrir les fresques retraçant l’histoire de ce personnage sur les murs intérieurs du café appelé « Mon Oncle Benjamin » situé dans la rue du Grand Marché à Clamecy.

De même, dans la salle des fêtes du petit village d’Armes, situé à quelques pas de Clamecy, vous admirerez les peintures illustrant le parcours de « Belle-Plante et Cornélius ».

Acteur dérangeant de la vie locale, il sait faire pénétrer ses idées chez de nombreux concitoyens : en 1846, un témoignage souligne l’influence encore vivace de Claude Tillier dans le milieu local.
Lors d’un banquet de la garde nationale de Clamecy, un toast lui est porté :

« Claude Tillier, vous le savez tous, avait une âme grande, loyale et un courage civil à toute épreuve ; il est mort en flétrissant, comme nous, la marche rétrograde des hommes du pouvoir. A nous qui étions ses amis, à nous de protester, comme il n’eût pas manqué de le faire ».

Attaché à son terroir, il ne le quitte que malgré lui, mais sa pensée revient toujours à sa ville natale où est restée sa famille :

« … c’est de ce côté que s’envolent mes pensées, semblables à des pigeons qui, lâchés sur une terre lointaine, s’enfuient à tire-d’ailes vers le colombier natal. »

Et Clamecy ne l’a pas oublié ! La ville a donné son nom à une rue du quartier où il est né, lui a élevé une statue en 1905, rue du Grand-Marché et a baptisé l’une de ses écoles « école Claude Tillier ».

Médecin - Chercheur - 1812-1880

Édouard Séguin

Onézime Édouard Séguin naît à Clamecy, le 20 janvier 1812, dans une maison « rue au bas du petit marché ». Cette demeure a été localisée au 6 de l’actuelle rue Claude-Tillier. Le père d’Édouard Séguin est médecin et descend lui-même d’une famille de médecins.

Le jeune homme accomplit sa scolarité à Clamecy, à Auxerre puis à Paris, où il fait des études de droit, et publie dans des journaux des articles de critique d’art et de critique théâtrale. En 1837, Édouard Séguin se réoriente en entreprenant de soigner à Paris, sous la direction d’Itard, un enfant arriéré, ou «idiot», le terme n’ayant pas alors le sens péjoratif d’aujourd’hui. Ce système d’éducation ayant réussi, il le pratique en 1841 à l’hospice des incurables, puis en 1842 à l’hospice de Bicêtre, dans le service de Félix Voisin. Sa méthode comporte notamment des jeux éducatifs, comme des briques à bâtir, et des planches de bois dans les creux desquels les enfants doivent placer des figures ou des formes.

Mais, en conflit avec l’administration, Séguin est contraint de quitter l’établissement en 1844. En 1843, il s’est inscrit à la faculté de médecine de Paris. À partir de 1844, il reprend sa démarche d’éducateur indépendant, doublée d’une activité scientifique qu’illustre la publication en 1846 d’un ouvrage de 734 pages, Traitement moral, hygiène et éducation des idiots. Ce républicain adhère, avec ses amis saint-simoniens, à la révolution de 1848.

En 1850, il émigre aux États-Unis avec sa famille. Il exerce la médecine à Cleveland (Ohio) en 1851, et organise les classes de l’école spéciale de South Boston (Massachusetts). Puis il participe à la création de plusieurs écoles, à Syracuse (New York), dans le Connecticut (1855), en Pennsylvanie (1856) et dans l’Ohio (1857). En 1861, il est nommé docteur en médecine (Medical Doctor) de l’université de New York, ville dans laquelle il vient définitivement exercer en 1863. Édouard Séguin continue à publier des ouvrages sur l’idiotie ; il s’intéresse aussi à la thermométrie médicale. En 1873, il est l’un des commissaires du gouvernement des États-Unis, rapporteur pour l’éducation, à l’exposition universelle de Vienne. En 1876, il est élu à la présidence de l’association des directeurs d’établissements de rééducation (Association of medical officers of american institutions for idiotic and feeble minded persons). Édouard Séguin n’oublie pas Clamecy, où ses parents sont décédés en 1870 et 1871 : il offre ses ouvrages à la ville en 1876 et 1878. Il épouse une de ses élèves, Elsie Mary Mead, directrice de la Seguin physiological school for feeble minded persons. Il meurt à New York le 28 octobre 1880, peu de temps après la publication d’un dernier ouvrage.

Son fils Édouard Constant, qui a traduit son nom en Edward C. Seguin (1843-1898), médecin depuis 1864, fut, avec Weir Mitchell, un des fondateurs de la neurologie américaine.

 

 Méconnu en France, où il n’a été redécouvert qu’au XXe siècle, Édouard Séguin a trouvé avec les États-Unis un pays qui a accueilli ses travaux avec le plus grand intérêt, et où il a exercé une influence durable sur la politique de rééducation. Cette influence s’est propagée en Grande-Bretagne, en Europe, et même au Japon. Des universitaires et enseignants de ce dernier pays sont venus de Saïtama sur les pas d’Édouard Séguin, à Clamecy, en 2003. En octobre 2012, un colloque a été organisé à Clamecy pour le bicentenaire de la naissance d’Édouard Séguin.

 

Premier compagnon de vol en montgolfière 1752 - 1787

André Giroud de Villette

Guillaume Nicolas André Giroud de Villette naît à Clamecy le 17 décembre 1752, au 18 de l’actuelle rue du Grand-Marché. Son père, marchand, a été échevin de la ville et sa mère est la fille d’un notaire de la cité. Après des études au collège de Clamecy, André Giroud de Villette s’installe à Paris, où il travaille dans la manufacture de papiers peints Réveillon, à la Folie Titon, qui était située dans l’actuelle rue de Montreuil, faubourg Saint-Antoine.

Le 4 juin 1783, les frères Joseph et Étienne Montgolfier font s’élever publiquement à Annonay le premier objet volant, une montgolfière de 900 m³. L’événement a un grand retentissement en France et provoque des expériences similaires, dont celle de Charles, qui fait s’envoler du Champ-de-Mars, le 27 août 1783, un ballon gonflé à l’hydrogène. Le 19 septembre 1783, les frères Montgolfier obtiennent de faire décoller à Versailles, devant le roi et la cour, un ballon qui emporte trois animaux. Ceux-ci ayant atterri sains et saufs, un vol humain est alors envisagé.

Les frères Montgolfier, amis de Jean-Baptiste Réveillon, font construire, dans les jardins de sa manufacture du faubourg Saint-Antoine, une machine aérostatique qui doit permettre d’accomplir ce premier vol humain.

 

Sur cet aérostat de vingt-trois mètres de haut, de douze mètres de diamètre, en toile azur et or, ornée notamment de fleurs de lys et du chiffre du roi, François Pilâtre de Rozier effectue les 15 et 17 octobre 1783 les premières ascensions en ballon captif, celui-ci étant retenu par des cordes.

Le dimanche 19 octobre 1783, André Giroud de Villette demande à prendre place dans la nacelle circulaire en osier, pour être le premier compagnon de Pilâtre de Rozier.

Devant une foule nombreuse, le premier duo de navigateurs de l’air s’élève depuis les jardins de la manufacture Réveillon dans l’aérostat retenu par des cordes.

L’engin avec ses deux passagers reste en l’air, à une centaine de mètres, pendant une dizaine de minutes, puis redescend.

Le lendemain, 20 octobre 1783, André Giroud de Villette écrit au Journal de Paris une lettre, publiée le 26 :

« […] Hier, 19 du courant, en qualité d’adjoint de la manufacture royale de M. Réveillon, j’ai obtenu de ces messieurs la gracieuse permission de monter dans la partie du panier opposée à celle où était Pilâtre de Rozier pour lui servir de contre-poids. Je me suis trouvé presque dans l’intervalle d’un quart de minute, élevé à 400 pieds de terre […]. Nous restâmes dans cette position dix minutes. […] En me retournant, je distinguais les boulevards, depuis la porte Saint-Antoine jusqu’à celle Saint-Martin, tout couverts de monde […]. Ensuite, […] je promenai ma vue dans le lointain. D’abord je vis la Butte-Montmartre qui me semblait être de moitié plus basse que notre niveau ; je découvris facilement Neuilly, Saint-Cloud, Sèvres, Issy, Ivry, Charenton, Choisy et peut-être Corbeil que le brouillard m’a empêché de distinguer. Dès l’instant je fus convaincu que cette machine peu dispendieuse serait très utile dans une armée pour découvrir la position de celle de son ennemi, ses manœuvres, ses marches, ses dispositions, et les annoncer par des signaux aux troupes alliées de la machine. […] »

Cette phrase s’avéra prémonitoire, car les Français utilisèrent en juin 1794, lors de la bataille de Fleurus, un ballon qui contribua à leur victoire en leur fournissant des renseignements sur les positions de l’armée autrichienne.

Le 21 novembre 1783, Pilâtre de Rozier, accompagné cette fois du marquis François Laurent d’Arlandes, s’envole depuis les jardins du château de la Muette et effectue le premier vol en ballon libre ; il atterrit à la Butte aux Cailles, qui se trouve actuellement dans Paris.

Giroud de Villette ne participe pas à d’autre envol. Il a fondé à Madrid une manufacture de papiers peints, mais, atteint par la maladie, il meurt à Paris en 1787 et est inhumé au cimetière Sainte-Marguerite.

Au XXe siècle, André Giroud de Villette est redécouvert à Clamecy. Une plaque commémorative est fixée sur sa maison natale en 1929. Le bicentenaire de sa naissance est fêté en 1952. En 1983, à l’occasion des célébrations nationales du bicentenaire de l’Air et de l’Espace, le collège de Clamecy est baptisé collège Giroud de Villette. 

Journaliste – figure de la Résistance - 1878 - 1945

Amédée Dunois

Clamecycois de coeur, compagnon de route de Jaurès, grande figure de la Résistance, journaliste militant attentif à la cause de C.Tillier et de Romain Rolland.

Clamecy

Bien que né à Moulins-Engilbert, Amédée Dunois (1878-1945) est un enfant de Clamecy où sa famille s’installe alors qu’il a trois ans. Il y passera toute sa jeunesse, s’y mariera avec la fille de C.-P. Fieffé, conservateur au musée de Clamecy, et y sera candidat socialiste aux élections législatives de 1936. Amédée Dunois revendiquera toujours son appartenance à sa petite patrie clamecycoise, de même que Romain Rolland, né, lui, à Clamecy, auquel le liera une amitié de plus de quarante ans. Marqué dès sa prime jeunesse par l’œuvre et le combat politique de Claude Tillier, Amédée Dunois sera le premier, au début du XX° siècle, à attirer l’attention sur son compatriote, bien oublié alors. 

Avec Jean Jaurès à L’Humanité

Etudiant à Paris, le jeune Amédée, de son vrai nom Catonné, prend le pseudonyme de Dunois pour écrire dans la presse anarchiste. Il s’en éloignera pour collaborer à La Bataille syndicaliste où son talent de plume et ses analyses attirent l’attention de Jean Jaurès qui le fait entrer à L’Humanité. Le 31 juillet 1914, il est à ses côtés au café du Croissant lorsque celui-ci est assassiné. C’est lui qui rédige durant cette nuit criminelle, à la une de L’Humanité, l’hommage poignant de toute la rédaction. Dunois qui passait pour le protégé de Jaurès, demeurera jusqu’à ses derniers jours fidèle à sa mémoire.

Aux côtés de Romain Rolland

Hostile à l’Union sacrée dans laquelle s’engage la majorité des socialistes, Amédée Dunois est le premier à défendre, dans L’Humanité, le pacifisme des articles d’Au-dessus de la mêlée que son compatriote Romain Rolland, alors en Suisse, venait de publier dans Le Journal de Genève. En 1915, bravant la censure, il lui propose  d’éditer en brochure deux de ses articles. L’Armée décide aussitôt de l’éloigner à Nevers comme gestionnaire de l’hôpital militaire, espérant mettre fin à ce projet d’édition. En vain. Fin 1915, dans une France en guerre ravagée par le chauvinisme, paraît enfin la première édition d’Au-dessus de la mêlée, mais dans une édition passablement caviardée où la préface de Dunois est méconnaissable. On sait le rôle majeur que joua Au-dessus de la mêlée dans l’attribution du prix Nobel de littérature à Rolland pour 1915.

Rédacteur en chef de L’Humanité

Après la révolution d’octobre 1917, Amédée Dunois est de ceux qui se reconnaissent dans la révolution russe. Un an plus tard, il devient rédacteur en chef de L’Humanité, il le demeurera durant près de cinq ans. Au congrès de Tours, il est de la majorité socialiste qui adhère au communisme et appartient au premier comité directeur qui fonde le Parti communiste français, connaissant à cette occasion une première fois la prison.

Après la mort de Lénine, il est délégué à Moscou auprès du Komintern. Il fréquente Trotski qu’il avait connu à Paris en 1915. Revenu désabusé de Moscou, en désaccord avec la bolchévisation, il est viré de L’Humanité et perd toute influence à l’intérieur du parti, faisant le choix de l’opposition interne.

Retour au parti socialiste

En 1930, à l’appel des socialistes nivernais, il retourne à la “vieille maison” socialiste et entre au Populaire de Léon Blum. Devenu une des grandes plumes du Populaire, il est un des rares dont la mémoire militante remonte aux temps héroïques du socialisme. Bien évidemment, il condamne les accords de Munich comme une capitulation, en désaccord avec la majorité « pacifiste » du groupe socialiste à l’Assemblée. Le parti tente d’étouffer sa voix en censurant ses articles.

La résistance socialiste

Dès juillet 1940, Amédée Dunois – il a alors passé soixante ans – entre en résistance, cherchant à reconstruire un parti socialiste discrédité par le vote de nombre de ses députés pour les pleins pouvoirs à Pétain. Il rédige presque à lui seul, sous le pseudonyme de Nicolas Moreau, Le Populaire clandestin et construit le programme que le parti encore convalescent propose au Conseil national de la Résistance de Jean Moulin.

Sous le pseudonyme d’Armand, il est l’un des quatre responsables du Comité d’action socialiste en zone nord.  Les 17 et 18 juin 1943, dans une réunion à hauts risques à Paris, trois jours avant l’arrestation de Jean Moulin, il fait partie des huit membres du Comité exécutif qui refondent le parti socialiste. Un tiers ne verra jamais la Libération.

Bergen-Belsen

 Le 8 octobre 1943, Amédée Dunois est arrêté par la Gestapo qui avait déjà perquisitionné son logement dès juillet 40. Séjour d’un mois à Fresnes dans la même cellule qu’un résistant de Clamecy rencontré lors de sa campagne aux élections du Front populaire. Libéré, on  lui propose de l’exfiltrer vers Londres. Il refuse et se contente de changer de pseudonyme. Il publie son dernier article sous le pseudonyme de Jean Glaive, qu’il avait déjà utilisé durant sa jeunesse dans L’Echo de Clamecy.

Le 14 janvier 1944, à l’aube, il est arrêté une seconde fois. La Gestapo perquisitionne sans mettre la main sur les archives dont Dunois était le dépositaire. A nouveau Fresnes. Puis le camp de Compiègne. Le 4 juin, deux jours avant le débarquement, il fait partie d’un convoi de plus de deux mille déportés dits “politiques”. D’abord Neuengamme. Puis sept mois à Oranienburg-Sachsenhausen, la centrale nazie du système concentrationnaire. Enfin Bergen-Belsen où il meurt d’épuisement après avoir contracté le typhus.

De jeunes résistants de l’Yonne, du groupe Bayard, s’étaient réunis dès Compiègne autour de lui qui avait l’âge d’être leur père. Ceux qui reviendront témoigneront de son moral inébranlable durant son calvaire. Sa dernière lettre clandestine, jetée sur le quai d’une gare et récupéré par un cheminot, demande à son épouse de prévenir les familles de plusieurs Nivernais qui font partie du même convoi. Parmi eux, Henri Angelard, maire socialiste de Varennes-les-Nevers, Joseph Renard, fils de l’ancien maire de Clamecy André Renard, qui formait avec lui dans la même chambre du camp une « association fraternelle », évoquant, comme s’il devait les revoir, le Clamecy de leur jeunesse et les paysages du Morvan.

En juin 1949, le même jour, sont inaugurées à Clamecy une rue Amédée-Dunois sur un quai du Beuvron et une rue du Général Leclerc, unissant dans un même hommage la France Libre et la Résistance intérieure.

Article rédigé par Jean-Marie Catonné, petit-fils d’Amédée Dunois

Scientifique et inventeur - 1820 – 1893

Hippolyte Marié-Davy

Edme-Hippolyte Marié naquit à Clamecy, Grande rue de Bethléem (actuelle rue Marié-Davy) le 28 avril 1820. Son père, Claude-Paul Marié exerçait la profession de cordonnier et sa mère, Marie Moreau, appartenait à une famille terrienne dornecycoise.

Elève du Collège municipal (actuelle médiathèque François Mitterrand), il entre ensuite au lycée de Moulins, puis obtient, en 1838, par concours, une bourse au collège Rollin à Paris. 1840 : Titulaire des baccalauréats ès lettres et ès sciences, il est reçu premier à Polytechnique et à Normale Supérieure. Hippolyte choisit Normale Supérieure et en sort premier de sa promotion.

1844 : Reçu premier à l’agrégation des sciences physiques et mathématiques, il est nommé professeur à Rouen. Le 26 septembre 1844, Hippolyte Marié épouse une dornecycoise, Julie-Marie-Joséphine Davy de La Chevry, dont le père Maurice Davy de La Chevry est un républicain convaincu.

1845 : Docteur ès sciences physiques, il est nommé, avec dispense d’âge (il a 25 ans), professeur à la faculté des Sciences de Montpellier. Reçu Docteur en médecine, il est nommé professeur à la faculté de Médecine de Montpellier.

 

 

Pour défendre son beau-père inquiété après l’insurrection de 1851 contre Louis-Napoléon Bonaparte, il se rapproche de Clamecy et quitte Montpellier pour enseigner au lycée Bonaparte (actuellement lycée Condorcet) à Paris. Il mène alors des études sur l’électricité et invente la pile au bisulfate de mercure.

1862 : Hippolyte Marié-Davy (son beau-père, Maurice Davy de La Chevry lui avait demandé d’ajouter à son nom celui de Davy) est nommé astronome à l’Observatoire de Paris. En 1863, il devient chef du Service météorologique international.

1873 : il est nommé Directeur de l’Observatoire de Montsouris : en plus de la météorologie, il s’intéresse à l’assainissement de la ville de Paris. Nous lui devons la publication de plusieurs ouvrages.

Hippolyte Marié-Davy décéda à Dornecy le 26 juillet 1893.

En hommage à Hippolyte Marié-Davy :

Le 15 août 1929, à l’occasion du 4ème congrès annuel des Assises du Régionalisme Nivernais, une plaque fut apposée à Clamecy, sur la maison natale d’Hippolyte Marié-Davy en présence de hautes personnalités de l’Agriculture, la Marine et la Météorologie. Paris a donné le nom de Marié-Davy à une rue du 14ème arrondissement près de l’Observatoire de Montsouris.

A Clamecy, tout comme à Dornecy, une rue porte également son nom.

Inventions :
1852 : Invention d’une machine électro-magnétique, reposant sur l’attraction successive d’électro-aimants se relayant l’un et l’autre et agissant toujours à petite distance (Montpellier).
1858 : Invention d’un appareil de tissage, qui se fera utilisé industriellement dans le nord (Paris).
On lui doit aussi : un procédé pour envelopper les fils électriques, un compteur à eau, un hygromètre, des instruments enregistreur tels que les anémographes, évaporographes, thermographes…

Ses travaux depuis 1872, sont relatés dans les annuaires publiés par l’Observatoire de Montsouris de 1873 à 1886. 

Pour conclure, « Marié-Davy fut un savant modeste, probe, désintéressé, un homme de bien, au cœur généreux, ne soupçonnant pas le mal et resté jeune et enthousiaste jusqu’à sa fin. Il fut bien réellement et exclusivement le fils de ses œuvres, n’ayant eu pour parvenir que son seul labeur et sa seule intelligence, et après une vie toute de travail il mourut sans aucune fortune, léguant seulement à ses enfants un bien inestimable, un nom honoré. » H. Marié-Davy (Sa Vie et son Œuvre) / F. Marié-Davy. – Extrait du Bulletin, nouvelle série, n° 6, de la Société Scientifique et Artistique de Clamecy. – Clamecy : imprimerie A. Lahaussois, 1910.

Son fils, Ferdinand Marié-Davy, légua à sa mort ses archives familiales à la Société Scientifique et Artistique de Clamecy, dont les recherches de son père. Ces documents sont cotés en 1J, dont le répertoire est consultable sur place.

Article rédigé par la Société Scientifique et Artistique de Clamecy.